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En ne baissant pas la tête dans les semaines et mois à venir, les travailleurs mettront tous les atouts de leur côté pour ne pas être les dindons de la crise. Ils sont en situation de se faire entendre et respecter pour qu’effectivement les choses changent, pour que l’économie revienne à sa place: un outil au service du progrès social sous tous ses aspects.

D’ores et déjà, ici ou là, des voix se font entendre pour que fondamentalement rien ne change.

À Bruxelles, la semaine dernière, à l’occasion de la rencontre sociale traditionnelle avant chaque sommet, le représentant de la présidence française de l’Union européenne, M. Fillon, a ainsi déclaré que les repères étaient actuellement perturbés (pas pour tout le monde!) et qu’il fallait maintenir et accélérer le cap des réformes structurelles.

On connaît trop ce que cela signifie: réduction des dépenses publiques et sociales, et déréglementation du travail. C’est-à-dire laisser faire le marché là où, sur le plan financier, il a lourdement échoué et où tous réclament maintenant une reréglementation.

Aux États-Unis, même si le Président Bush (en fin de course) accepte le principe de réunions internationales, il ne s’agit pas pour autant de réglementer l’économie de marché.

Au niveau européen encore, on entend régulièrement le président de l’Eurogroupe, M. Juncker, rappeler qu’il faut respecter le traité de Maastricht et le pacte de stabilité et de croissance. On aimerait mieux l’entendre, en tant que Premier ministre luxembourgeois, plaider pour que son pays ne soit plus un paradis fiscal.

On a encore entendu, à l’issue d’une réunion internationale à l’initiative du MEDEF, le patronat insister sur le fait que l’intervention de l’État ne doit être que passagère et qu’il ne faut surtout pas remettre en cause l’économie de marché et revenir à l’interventionnisme. Ce qui ne manque pas d’air dans le contexte actuel. C’est même indécent.

En quelque sorte, c’est l’État providence pour les entreprises mais pas pour les salariés! En gros, c’est: aidez-nous mais laissez-nous tranquilles!

Il faut à la fois dénoncer ce type de comportement et exiger de vraies réformes à tous les niveaux pour contrer cette crise du capitalisme.

Un plan de relance de l’activité est indispensable, tant au niveau national qu’européen.

Il faut soutenir la consommation (augmentation des salaires, prime transport), définir une stratégie industrielle, mettre en place une banque industrielle publique, favoriser la recherche et l’innovation, arrêter la RGPP et avoir un vrai débat sur le rôle et l’avenir du service public républicain, prendre les dispositions pour lutter contre la précarité, entreprendre une grande réforme fiscale redonnant à l’impôt direct progressif sa vraie place.

D’ores et déjà, la France comme la plupart des autres pays est entrée en récession. Les effets sur l’emploi se font sentir (chute de l’intérim, CDD non renouvelés, plans sociaux en préparation). Il ne serait pas acceptable que l’intervention de l’État se résume à sauver le système bancaire et financier, et à faire payer la note aux salariés et aux PME.

Bien entendu, certains (par exemple, Jean-François Copé) expliquent que cette crise doit conduire à faire encore plus d’économies dans les dépenses publiques et sociales, qu’on ne peut pas accroître l’endettement.

Autrement dit, qu’on le fasse pour les banques n’est pas gênant, qu’on le fasse pour la population, l’emploi, le tissu industriel, si!

De la même manière, il est inacceptable de vouloir étendre le travail le dimanche. On nous explique que ça permet de vendre plus! Sauf que le pouvoir d’achat n’est pas extensible et que cela ne peut que conduire à accroître l’endettement des ménages, voir le surendettement, sans parler des réductions d’emplois qui en découlent.

Il convient donc que, contre vents et marées, nous maintenions et accentuions l’ensemble de nos revendications.

C’est ce que feront cette semaine nos camarades fonctionnaires en manifestant et en faisant grève, le 23 octobre, pour les salaires, l’emploi et le service public.

La pression que nous mettons au niveau national doit aussi s’étendre au niveau européen et international. Nous nous y employons. Opposons à l’unité nationale, l’unité d’action sur des bases claires et des modalités efficaces.


Jean-Claude Mailly                                                                                           


Secrétaire Général FO                                        
Tag(s) : #Confédération FO
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